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Rencontre authentique : Les rêves de Bochib.

Je me trouvais au sud de Zagora, et mon objectif était de visiter les dunes de M’hamid, là où commence l’immensité désertique du Sahara marocain.

Avant d’aborder la mer de sable, je fis une courte halte dans le village de Tamegrout.

Dès mon arrivée, un petit groupe d’enfants vînt à moi dans l’espoir de recevoir quelques friandises et autres cadeaux que les touristes de passage ont l’habitude de leur offrir. Mais n’ayant rien de cela sur moi, ils repartirent tous à leurs occupations, tous sauf un.

Il s’appelait Bochib, il venait d’avoir 11 ans, il était potier, et comme la majorité de la population du sud du Maroc, il était noir de peau.

Il était vêtu très pauvrement d’un haut de survêtement vert, d’un vieux pantalon troué et poussiéreux, et de vieilles sandales.

Je le vis d’abord faire le tour de mon 4x4 Land Rover, tel un connaisseur, allant même jusqu’à taper du bout du pied dans un pneu comme s’il voulait en vérifier la pression.

Ici, m’expliqua-t-il, on ne se déplace pas autrement qu’à pied, à vélo ou à dos d’âne, … et celui qui roule en mobylette fait figure de riche !

Alors un gros 4x4, ça fait rêver !

Les rêves de Bochib ne se limitaient pas à cela, et j’allais vite m’en rendre compte.

Il orienta dès le début notre conversation vers l’Europe, et en particulier vers la France.

Il me dit : « Dans ton pays, les gens sont riches, il y a de grandes routes et de belles voitures. Un jour j’irai là-bas pour m’acheter une voiture très rapide. »

Il continua un moment à me parler automobile avec enthousiasme, alors je l’écoutais avec intérêt car de toute évidence c’était un passionné.

Puis, Bochib me fit part d’un autre rêve tout aussi prenant (je dirais même « surprenant »), car malgré son jeune âge, il rêvait non seulement de conquérir l’Europe et ses voitures, … mais il rêvait aussi de femmes !

« En France, les femmes sont très belles, dès que j’aurai un peu d’argent j’irai là-bas pour m’en choisir une ! »

Et dans un long monologue il m’expliqua l’intérêt qu’il aurait de trouver rapidement une épouse, et la fierté qu’il en tirerait si elle était française.

Et croyez-moi, à l’écouter, il s’y connaissait aussi bien en femme qu’en voiture !

Sacré Bochib !

Frédéric Moncoqut

 

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